Pour qui veut bien prendre le temps de s’attarder dans le « Städtli » de Sempach, il y a des découvertes étonnantes à faire! La zone comprise entre la « Seestrasse » – la rue suivant la muraille à l’extérieur de la ville, côté lac – et la « Stradtstrasse » – la principale artère commerçante de la ville – est particulière charmante. Au pied des maisons se déploient encore des jardins foisonnants, alors que de minuscules passages, à peine assez larges pour laisser passer le promeneur, relient les ruelles transversales qui descendent de la rue principale vers le lac.
C’est au bout du « Winkelgässli », un de ces passages presque secrets, que se dresse un réverbère, fièrement planté au milieu de la fenêtre de lumière qui s’ouvre au bout de cette sombre venelle. Et là, une bouffée de souvenirs d’enfance remonte à la vue de ce lampadaire, qui rappelle furieusement celui qui surgit à la vue de la petite Lucy lorsqu’elle parvient au monde de Narnia après être entrée dans une armoire sans fond. Quelle fascination que celle provoquée par la lecture des « Chroniques de Narnia » de C.S. Lewis! Alors, pour le plaisir, voici l’extrait évocateur:
Lucy se sentit un peu effrayée, mais en même temps, sa curiosité était piquée au vif. Elle jeta un regard en arrière, par-dessus son épaule, et là, entre les sombres troncs d’arbres, elle put encore discerner la porte ouverte de l’armoire, et même entrevoir la pièce vide d’où elle s’était mise en route (…)
Apparemment, il faisait encore jour là-bas. « Je peux toujours retourner en arrière si quelque chose ne va pas », pensa Lucy. Et elle se mit à marcher – cric crac! Cric crac! – sur la neige, à travers le bois, en direction de l’autre lumière.
Elle l’atteignit au bout de dix minutes environ et découvrit qu’il s’agissait d’un réverbère. Tandis qu’elle l’examinait, en se demandant pourquoi il y a avait un réverbère au milieu d’un bois et en réfléchissant à ce qu’elle allait faire ensuite, elle entendit un crissement de pas venant vers elle. Et, peu après, un personnage très étrange sortit d’entre les arbres et apparut dans la lumière du réverbère.*
*Les Chroniques de Narnia – II. L’armoire magique, de C.S. Lexis (Gallimard Jeunesse, traduction de l’anglais par Anne-Marie Dalmats)
(Ruelle dans la zone ouest du Städtli, 12.08.2015)
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