Puisque la ville de Genève était évoquée dans ce blog hier, restons-y pour évoquer une curiosité musicale qui a trait à Sempach.
La bataille de 1386 a inspiré nombre de compositeurs, surtout au XIXe siècle, lorsque le héros mythique Winkelried a gagné en popularité. Le « Sempacherlied » (Chant sempachois) composé au début du XIXe siècle a même acquis un statut de « deuxième hymne national », alors que des compositions « sempachoises » ont été produites par des compositeurs plus ou moins obscurs dans presque tous les genres, de la fanfare à l’œuvre chorale, en passant par la symphonie ou la mélodie vocale.
Parmi ces œuvres figure un ouvrage lyrique: Winkelried, « grand opéra héroïque en quatre actes et cinq tableaux, a été composé par le Français Louis Lacombe entre 1876 et 1881 sur un livret de Moreau-Sainti fils et Lionel Bonnemère. « Winkelried est peut-être la plus individuelle de mes œuvres: je te l’offre. Puisse-tu l’entendre un jour et, en l’écoutant, sentir se poser sur ton beau front un rayon de cette vraie gloire à laquelle j’aspirai toute ma vie », le compositeur a-t-il écrit sur sa partition en guise de dédicace à sa femme Andrée. L’ouvrage a toutefois été créé à titre posthume, le 17 février 1892 au Grand-Théâtre de Genève. Il a été « salué poliment par le public et la presse et a donné à Paris la même année avant de sombrer dans l’oubli »*.
(Première page de la partition de « Winkelried »)
*Dans La vie musicale au Grand-Théâtre de Genève entre 1879 et 1918, par Richard Cole – Editions Université-Conservatoire de Musique-Genève.
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