Tout au bout de la Suisse, dans le coin sud-ouest que constitue le canton de Genève, c’est aujourd’hui jour férié. Le Jeûne genevois très exactement, célébration qui tombe toujours sur le jeudi suivant le premier dimanche de septembre, soit une dizaine de jours avant le Jeûne fédéral, qui se fête le troisième dimanche de septembre dans les autres cantons suisses. Comme toujours, on pourra se rabattre sur la plus célèbre encyclopédie en ligne pour se remémorer l’origine et la signification de ces jours fériés. Gageons que bien peu de Genevois savent pourquoi ils ont droit à un congé aujourd’hui, mais que nombre d’entre eux respectent sans doute la tradition de déguster une tarte aux pruneaux en ce jour férié.
Pourquoi donc parler de Genève dans ce blog consacré à Sempach? Hormis le fait que l’auteur de ces articles est Genevoise de cœur, un lien est tissé par le biais du Musée de Sempach, qui a rouvert ses portes il y a un peu plus d’une année après d’importants travaux dans l’Hôtel de Ville qui l’abrite. Les combles nouvellement aménagées abritent désormais une remarquable exposition consacrée à la bataille de Sempach de 1386 et à ses répercussions dans l’histoire helvétique au cours des siècles qui ont suivi.
Deux Genevois de renom y sont cités. Le premier est le philosophe Jean-Jacques Rousseau, né à Genève en 1712, auteur du roman pédagogique « Emile ou De l’éducation » (1762) où il attribue un rôle central au cœur de l’individu et à sa conscience. Cette mise en avant de la pensée rousseauiste (et d’autres philosophes des Lumières) s’inscrit dans le phénomène de l’émergence de Winkelried comme individu à part entière dans le courant du XVIIIe siècle.
L’autre Genevois évoqué au Musée de Sempach est le général Guillaume-Henri Dufour, qui a mis en application les derniers mots de Winkelried – « Occupez-vous de ma femmes et des mes enfants!“ – en venant en aide aux veuves et aux orphelins dans le cadre de la Croix-Rouge alors nouvellement fondée à Genève.
Les visiteurs francophones du Musée de Sempach ont d’ailleurs de quoi se réjouir: depuis cette semaine, la tablette électronique remise aux visiteurs pour accompagner leur tour du musée contient aussi une traduction française des textes de base consacrés à la bataille de Sempach. C’est là le fruit d’une belle mission confiée à l’auteur de ce blog!
(Exposition sur la bataille de 1386 présentée dans les combles du Musée de Sempach, 13.08.2015)
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